A Pontivy, des bancs publics jugés dangereux pour les petits et hostiles aux sans-abris !
A Pontivy, devant les yeux médusés des passants, un enfant de 4 ans tombe à la renverse juste pour avoir voulu s’asseoir sur un banc à côté de sa maman !
L’enfant pleure, dit avoir un peu mal mais se relève.
Evidemment que s’il avait fallu l’emmener à l’hôpital, une plainte aurait sans doute été déposée ! Fort heureusement, sa chute a été amortie par le blouson épais et la capuche, évitant ainsi que sa tête ne heurte violemment le sol.
L’information est relayée et suscite bon nombre de réactions d’internautes. Car l’accident se passe sur la grande place située en centre-ville dite la Plaine, au moment où la fête foraine vient se s’installer et d’être inaugurée.
Ce qui, d’emblée, interpelle les familles et les riverains, c’est que les 3 bancs situés rue Nationale apparaissent semblables. Ils ne comportent qu’une barre dorsale élevée, une seule lame de dossier au lieu de deux… volontairement !
L’information se propage jusqu’à ce que des pontivyens constatent que, sur le site, tous les bancs sont à l’identique et en viennent à alerter sur l’existence de mobiliers délibérément hostiles aux sans-abris.
Essentiellement des femmes et des jeunes
« A Pontivy, les sans-abris, ce sont essentiellement des femmes victimes de violences conjugales ou des adultes isolés ». Déjà, il y a quatre ans, leur nombre était en augmentation et les capacités d’accueil « tout le temps » atteintes » (cf. article).
Sans-abri. « De plus en plus de jeunes
Nicole Touzé, responsable du Pôle hébergement de l’Amisep (Association d’insertion sociale et professionnelle), …
Et la maman de l’enfant qui a chuté de constater « A 18 ans, ces jeunes isolés se retrouvent, pour la plupart, livrés à eux mêmes. Tout récemment, j’en ai rencontré un, âgé de 20 ans, qui m’a confié que cela faisait seulement 6 mois qu’il ne dormait plus dans la rue ! »
Florence décrit, alors, une rencontre particulièrement insolite ce matin du 30 décembre 2019 où tous deux se sont trouvés au même endroit au même moment à devoir secourir un mineur de 16 ans, tombé dans un fossé plein de ronces, par un temps froid et humide. Il s’agissait d’un mineur placé.
Quant au jeune adulte qui, depuis, a trouvé un nouvel emploi et aspire à devenir papa, il témoigne : »Il était complètement frigorifié lorsque nous l’avons aperçu. Si nous n’étions pas passés par là et si nous ne l’avions pas vu en contrebas, de l’autre côté d’une glissière de sécurité, il serait sans doute tombé en hypothermie.. ».
Pas de réaction des élus
Une belle rencontre mais aussi la preuve, s’il en était besoin, que l’on peut avoir eu un parcours rude voire un peu chaotique et être bien construit.
« Mais, si c’est volontaire, que pouvons-nous y faire ? ». Pour l’heure, ces pontivyens déplorent, tous, l’absence de réaction de la part des élus quant à la dangerosité de ces bancs publics anti-sécuritaires en tous points ; des élus pourtant particulièrement enclins à réagir sur les réseaux sociaux en ces dernières semaines de période électorale…
De quoi intriguer.
De son côté, la Fondation Abbé Pierre confirme leurs inquiétudes :
« Il est possible que la mise en place d’une seule barre dorsale soit volontaire pour éviter que des sans-abris ne s’allongent. Difficile d’affirmer mais je trouve personnellement que ce mobilier urbain est ambigu ! ».
Parmi les 4 candidates aux municipales de Pontivy, certaines d’entre elles ont manifesté le souhait que d’autres bancs soient installés rue Nationale, lors du débat à la radio de ce 10 mars.
Il n’y a plus qu’à espérer que les nouveaux ne ressembleront en rien à ceux de la Plaine !
Ou bien que, suite à cet article, les bancs de la Plaine retrouvent, un jour, pour les petits comme pour les sans-abris… un peu de bon sens mais aussi d’humanité !
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