Libre voie

 

 

 

Voici longtemps que je caresse l’idée de résumer en quelques phrases ce qui m’a poussé à concevoir et à animer ce site, au confluent de mes anciennes amours (la prospective sociale, le mutualisme) et de mon engagement breton, qui entre dans sa cinquante-huitième année.

Cent fois sur le métier l’ouvrage aura passé et repassé. Il aura été poli sans cesse, et repoli ! Et il est encore loin de me satisfaire intégralement. Mais enfin, la perfection n’étant pas de ce monde, le temps est venu de le sortir de l’atelier et de le livrer en pâture au public qui voudra bien lui faire l’aumône d’un regard, peut-être d’un commentaire, voire, qui sait ? d’une adhésion.

La concision entraîne la brutalité des formules. Un Manifeste ne laisse pas assez de place pour les réserves, la prudence, les concessions. Encore moins pour les explications. Cela pourra heurter certains, ou faire sourire d’autres. J’accepte d’avance tous ces risques. L’important, c’est d’être clair et sincère, avec soi-même d’abord, avec les idées ensuite. Le reste ne peut venir que par surcroît.

MANIFESTE

I – Le monde actuel est entièrement soumis aux forces du marché. Que celui-ci soit dérégulé à 100% ou seulement à 80% n’y change rien ; ses faiblesses, ses limites, ses incapacités sont visibles de tous. Face à lui, l’État, le pouvoir politique et ses innombrables pseudopodes ne peuvent opposer que leur obésité et leur impuissance, particulièrement dans la société française. Dès lors, pour voir naître, essaimer et prospérer des transformations sociales heureuses, on ne peut compter ni sur le jeu avide du marché, ni sur les politiques publiques. La seule voie féconde qui s’offre à nous, c’est l’Économie Sociale et le mutualisme. À condition que l’homme soit réellement libre d’agir et de se développer.

II – L’Économie Sociale est encore une idée floue, incertaine, instrumentée. Aussi voulons-nous l’engager résolument dans la bataille de l’Intelligence. Dans la conquête des esprits, après celle des cœurs. Cette vaste ambition ne doit pas se réduire à l’affirmation ou à la répétition de quelques principes. Il nous faut aller au-delà du seul « combat des idées », celui-ci fût-il le mieux argumenté. Nous devons bannir les incantations, les formules toutes faites, les sous-entendus, le prêt à penser.

III – Nous devons nous imposer un authentique effort de prospective, c’est à dire un effort de curiosité, de lucidité et de rigueur, hors des sentiers battus et rebattus. Nous devons explorer en même temps, avec humilité mais sans faiblesse, les trois sphères du vouloir, du savoir et de l’agir, en d’autres termes l’utopie, les sciences humaines et le politique. Le souhaitable, le possible, le réalisable.

IV – L’Économie Sociale, ce n’est pas une vague idée d’apostolat solidaire qui additionnerait et réconcilierait les principes de liberté et d’égalité. C’est une exigence qui s’oppose à l’idolâtrie exclusive de l’une ou de l’autre. Nous voulons promouvoir une Réforme Sociale qui place résolument la liberté et la responsabilité du sociétaire-entrepreneur au cœur du développement de l’économie et, dans le même mouvement, du renforcement des solidarités. Efficacité des entreprises et équilibre des sociétés doivent aller de concert.

V – Nous avons d’illustres précurseurs, dont l’étude est à la fois nécessaire et secourable. Voir à ce sujet le site http://www.breizh-2004.org/. Mais nous ne saurions avoir de maître à penser. Certes, le péché d’orgueil est en tous points haïssable, et l’humilité ne doit jamais nous quitter ; cependant, libre voie !


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