« Le peuple qui se fâche pour un oui pour un non »

Yann Moix a livré un avis sans filtre sur les manifestations contre la réforme des retraites. Le polémiste ne mâche pas ses mots.

« Il y a un autre peuple, celui, très français, qui est contre par principe : ce peuple hostile à la réforme, à toute réforme quelle qu’elle soit. Qu’elle soit bonne ou mauvaise pour lui l’intéresse peu. C’est le peuple qui, de crise en crise, se vit en martyr perpétuel, ne se souvenant jamais qu’ailleurs la guerre fait rage et que la France, loin de le malmener avec systématisme, le plus souvent le protège. C’est le peuple aux neurones duquel une petite cure d’exotisme au Liban, par exemple, au Brésil, j’en passe, ferait du bien : c’est le peuple de la complainte jacobine permanente, celui de l’égalité à tous crins, qui se sert sans jamais vouloir servir, qui se fâche pour un oui ou pour un non, auquel tout est dû et qui ne doit jamais rien à personne – la confrérie des malcontents, qui s’arroge le monopole de se dire « le peuple, tout le peuple et rien que le peuple », quand elle n’en représente qu’une portion. »

« Nous ne sommes plus dans la démocratie, mais dans la foulocratie, dont le mot savant est « ochlocratie ». 1789 fut la victoire de la démocratie libérale; 1793 fut celle de la démocratie foulocratique. Il y a deux peuples, parce qu’il y a deux révolutions : « La révolution est un bloc », comme l’a clamé Clemenceau dans son discours à l’Assemblée du 29 janvier 1891″, souligne le polémiste.


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